mercredi 9 décembre 2015

La Saintexpress 2015

La Saintexpress... 44 km que j'ai envie de faire depuis un an... depuis la SainteSprint en fait, courue en décembre 2014. Mais la distance me semble trop grande, l'entraînement trop important, l'effort trop intense (je manque cruellement de quadri, de mollet...  bref de muscles :-))

Mais l'envie est plus forte. Alors, un soir de septembre, je m'inscris sur ce Raid nocturne, ce trail mythique qui se court à Lyon depuis 60 ans, le 1er week-end de décembre. A peine inscrite (avec ma copine de course Anne-so), je sais que le plan d'entraînement ne sera pas facile et qu'il faudra que je travaille sérieusement le mental. Mais pas seulement le mental... la préparation physique (des côtes, de la PPG) et l'alimentation aussi. Ben ouais, le nutella, il faudra l'oublier un peu et le troquer contre le cocktail muesli/sojasun nettement moins fun.

J-12 semaines : le plan commence. Je n'ai jamais fait plus de 25 kms dans ma courte "carrière" de runneuse. Cette fois-ci, ce sera donc un plan "intense" pour moi, avec des semaines à 4 séances, enchaînant fractionnés, séances longues, côtes. C'est mon coach de toujours, Arnaud, et mon coach de club, Jean-Marc, qui m'ont concocté le plan. J'ai tenu chaque séance, encouragée par eux dans chaque moment de doute et de petits bobos propres aux coureurs.

J-1 semaine : je suis stressée et j'ai même du mal à dormir. Je pense que je ne vais pas y arriver. Que je n'ai pas assez de réserve pour tenir 6 heures en courant, que je vais m'écrouler.

Le jour J : on y est. Et bizarrement... je me sens super bien et super zen. Peut-être que je n'ai plus aucun stress à évacuer tellement j'ai saoulé mes collègues et coachs avec ça :-) Ou bien, peut-être qu'enfin j'ai compris que je suis prête, que j'ai tenu toutes mes séances, et que j'ai choisi de le faire ce trail, alors il faut que je le vive à fond. Je reçois plein de messages d'encouragement : Steeve, Olivier, Sonia, Mehdi, Nicolas... mes collègues et amis de boulot. Mes coachs bien sûr, qui savent combien j'ai envie d'y arriver. Et enfin, mon mari  et mes enfants, qui pensent que leur maman va gagner (et oui, à 4 et 6 ans, soit on gagne... soit on gagne... pas de place pour une victoire purement "personnelle" ;-)).


Une fois le dossard récupéré commence la longue attente jusqu'à 23h, heure de départ de la course. Puis, le trajet en car jusqu'à Sainte-Catherine, et de nouveau l'attente dans la tente, heureusement chauffée car il fait 1 petit degré dehors. L'ambiance est au recueillement quand arrive le départ. Frontale allumée et yeux vers le ciel, nous passons une minute à frapper des mains, signe de lutte contre l'obscurantisme actuel...

23h15 : le départ est donné. J'ai décidé de découper la course en 4 phases (à chaque ravito en fait). Le départ est chaotique comme pour chaque grosse course. On marche plutôt qu'on ne court pendant les 3 premiers kilomètres. Et puis s'enchaînent les côtes, les descentes, la boue, les cailloux, et un peu de route aussi. Les 30 premiers kilomètres sont un vrai plaisir pour moi. Je me sens au top, confiante et sûre (trop ?) d'y arriver. Aucun souci d'alimentation comme je le craignais, aucune fatigue (même s'il est déjà 3 heures du matin). La vitesse est bien sûre limitée. Je marche dans les côtes et les descentes sont tellement raides que je suis hyper contractée pour éviter le rouler-bouler. Je relance tant bien que mal quand c'est à peu près plat. Pour ma copine, c'est plus dur, terrassée par un mal de bide qui la tient pendant 30 bornes... Et puis, au 32ème, le coup de mou. Les gels (et oui, je me dope !) ne passent plus trop, la nausée commence à venir, les jambes me font mal, le dos aussi, ... pas la grande forme quoi. Mais, oh, attends là, il reste 14 bornes !?! C'est que dalle ! On ne lâche rien  ! J'ai tellement entendu cette phrase que je ne peux pas ne pas la suivre ! Alors, ok, c'est plus vraiment un plaisir mais l'arche d'arrivée, j'ai envie de la voir... et de la voir debout ! Alors, je continue et les kilomètres s'enchaînent. Les premiers de la 72 kms nous doublent à 15 kms/h (ok, on joue pas dans la même cour). La forme revient au 38ème kilomètre, quand les lumières de Lyon apparaissent.

Dernière grosse côte (une espèce de mur), dernier escalier (200 marches dans Lyon, z'ont décidé de nous achever les organisateurs de cette course)... et l'arrivée qui approche... l'arche qui brille... le franchissement qui procure ce moment de satisfaction incomparable. J'ai réussi !!! Il est 6 heures du matin, j'ai fait 44 kms, monté 1100m, descendu 1500. WHAOU ! J'ai presque envie de pleurer ! Et je pense à tous ceux qui ont crû en moi et qui m'ont aidé-supporté pendant ces quelques mois de prépa : JM, Arnaud, tous mes amis... et bien sûr Guillaume, Paul et Lucie. Ce n'est pas la médaille que je vous ramène, mais la joie d'avoir réussi...




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